23 février 2008. Pas de candidats, mais beaucoup de slogans et la volonté de changer la ville : à deux semaines des municipales, la Vélorution fait campagne à sa façon dans les rues de Lyon. 70 cyclistes se retrouvent au départ de l’Opéra en chantant : « Les voitures à la casse, les vélos à la place ! »
Elections obligent, en ce moment tous les candidats se découvrent des penchants écolos, mais la plupart n’entendent aucunement vider la ville de ses voitures pour la rendre plus agréable, plus sûre et respirable. Ils multiplient les parkings pour attirer toujours plus d’automobilistes dans le centre. Et ça marche ! Comme tous les samedis après-midi, le concours de bouchons en Presqu’île bat son plein...
« Si tu n’aimes pas l’air pur, roule en voiture » Quel plaisir peut-on éprouver à se retrouver coincé derrière son volant à respirer le pot d’échappement de la bagnole qui vous précède, alors qu’on peut traverser la ville sur deux roues avec légèreté sans polluer.
En prenant les ponts, les quais et les boulevards, le cortège vélorutionnaire laisse derrière lui un sillage d’air pur. Brève opération de salubrité publique. Il faut vite en profiter avant qu’un troupeau automobile ne vienne prendre la place...
Hé, les élus ! Si vous pensiez un peu à lui ?
« Faites un cadeau aux générations futures, abandonnez votre voiture » suggèrent gaiement les cyclistes aux automobilistes coincés dans leurs 4x4 fumants avec leurs enfants. « Libérez les piétons enfermés dans les voitures ! » : le slogan fait sourire les passants au soleil, moins les grincheux au volant renvoyés à leur triste condition.
Trois musiciens de "La marche du vivant" de passage dans la Vélorution lyonnaise
Deux heures de balade festive pour dénoncer une politique cyclable des plus frileuses dans une ville où le tout automobile est encore le réflexe de base. Nos élus auraient pourtant tout intérêt à offrir à leurs concitoyens une ville débarrassée de la pollution, du bruit et du danger automobile et aider la population à se réapproprier l’espace public.
Pourquoi financer Vélo’v par des pubs automobiles qui amènent toujours plus de bagnoles en ville ?
Oubliée la piste cyclable, prenons la piste bagnolable...
« La bagnole nous casse les urnes ! » Les cyclistes de l’agglomération sauront sans doute le faire savoir dimanche 9 mars. Aux politiques désormais de s’approprier nos slogans et d’en faire la réalité de demain.
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