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   Quelques papiers nationaux sur les transports et l’environnement
Mortalité sur la route : Plus d’un million de décès par an, surtout dans les pays du Sud (Liberation 05/05/06)

Paru dans libération, 5 mai 2006

La route, nouveau fléau mondial

D’ici à 2020, les accidents de la route risquent de se trouver en bonne position parmi les plus grandes causes de mortalité mondiale. Dans un article publié par la revue médicale britannique The Lancet, un chercheur néo-zélandais, Shanthi Ameratunga, lance un cri d’alarme. Il s’appuie notamment sur des chiffres de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) datant de 2004 et sur les projections de la Banque Mondiale, pour qui la mortalité totale due aux accidents de la route devrait augmenter de 66 % au cours des vingt prochaines années. Si la faim fait plus de 6 millions de victimes par an, le sida 3,1 millions, à peu près autant que les maladies respiratoires, les accidents de la circulation recensés en 2002 ont fait 1,2 million de victimes et 50 millions de blessés qui ont coûté 518 milliards de dollars (407 milliards d’euros) à la communauté. La Croix-Rouge internationale et le Croissant-Rouge soulignent aujourd’hui l’aggravation d’une situation qu’ils considèrent catastrophique. Le professeur Ameratunga insiste sur le fait que, sans réelle action appropriée, ce fléau pourrait faire bondir le nombre de morts dûs aux accidents de la route de la onzième à la troisième place des causes de mortalité dans le monde en 2020.

Piétons. Il souligne que le nombre de victimes par an a progressé de 10 % et le taux de mortalité est logiquement supérieur dans les pays à revenus plus faibles. Parmi les zones les plus en vue, on trouve notamment l’Amérique latine et les Caraïbes, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie.

Entre 1978 et 1998, le taux de mortalité dû aux accidents de la circulation a augmenté de 44 % en Malaisie, 79 % en Inde et plus de 200 % en Colombie, Chine et au Botswana. A chaque fois, les plus touchés sont les piétons et les deux-roues, motorisés ou non. La mixité du trafic étant une des causes principales de ces accidents.

Une étude de 1997 souligne que dans les pays les plus pauvres, ce sont les piétons qui payent le prix fort. Surtout en Afrique, Amérique latine et aux Caraïbes, alors que les victimes sont plus souvent les conducteurs de deux-roues en Asie, dans des pays comme la Corée, la Chine et la Thaïlande.

Prévention. Autre cause de mortalité, l’état précaire de véhicules bondés sur des routes en très mauvais état. « Mais une grande partie du 1,2 million de personnes tuées sur la route en 2002 n’étaient pas passagers d’une voiture », dit-il. Plus on est pauvre, plus le risque est grand. Dans les pays plus riches, les diverses mesures de prévention (construction de trottoirs, de pistes cyclables, réduction de la puissance des vélomoteurs, etc.) ont réussi à faire baisser le nombre de victimes et cela malgré l’augmentation drastique du parc automobile. Cette baisse serait d’environ 28 %. Aujourd’hui, si 11 personnes sur 100 000 meurent sur la route en Europe, elles sont 28 en Afrique, un chiffre qui grimpe jusqu’à 41 en République Dominicaine.

Si rien n’est fait pour enrayer le phénomène dans les pays en développement, le taux de mortalité sur la route augmentera en même temps que le nombre de véhicules : d’ici quinze ans, une hausse de 92 % est prévue en Chine et de 147 % en Inde.

Pour le professeur Ameratunga, il est temps de mettre au point une prévention « innovante et adaptée au contexte local ». Une action qui dépasse largement le cadre des responsables de la santé mondiale.

par Dino DIMEO Libération Vendredi 05 mai 2006



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