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   Quelques papiers nationaux sur les transports et l’environnement
L’avenir pas tout rose de l’essence verte (20 Minutes du 26.09.06)

L’avenir pas tout rose de l’essence verte

20 Minutes | édition du 26.09.06

Thierry Breton marche-t-il à côté de ses pompes vertes ? La promesse faite dimanche soir par le ministre des Finances, qui entend « lancer des pompes vertes à bioéthanol partout sur le territoire » pour fournir « une essence beaucoup moins chère » car moins taxée, laisse sceptiques les spécialistes. Principal obstacle, la production. Fabriquer du bioéthanol nécessite des betteraves, du blé ou de la canne à sucre, donc des terres cultivables. Or, « l’ensemble des terres en France ne suffirait pas pour faire circuler tous nos véhicules », comme l’ont fait remarquer les Jeunes Verts. Plus précis, Jean-Marc Jancovici, coauteur de Le plein s’il vous plaît (Seuil), livre des chiffres édifiants. Notre pays a consommé 48,9 millions de tonnes de pétrole en 2005 pour ses transports. Pour ce polytechnicien, il faudrait utiliser 2 à 27 fois la superficie de la France, selon les projections les plus pessimistes, pour fabriquer la quantité de bioéthanol équivalente. Bref, résume l’expert, « les filières actuelles ne permettent pas d’espérer substituer ce que nous consommons comme pétrole », à moins de « supprimer les forêts et de tout planter en betteraves sucrières ».

Même si la technologie progressait - ce que promettent les producteurs de biocarburants - d’autres freins subsisteraient. Les constructeurs automobiles et les pétroliers se montrent très réticents. Le PDG de PSA, Jean-Martin Folz, a jugé en mai que l’introduction massive en France de voitures roulant avec 85 % d’éthanol serait « stupide ». Quant à l’Union des industries pétrolières, elle a menacé dès 2004 : « Si on nous oblige à incorporer de l’éthanol, on va aller l’acheter là où il est le moins cher. » Autant dire pas en France.

Un cadeau pour les pays émergents ? Pas si sûr. Le 16 août, l’analyste environnemental Lester Brown a expliqué dans Fortune qu’un conflit entre les cultures agroalimentaire et celles dédiées aux biocarburants avait commencé. Or il prévient : « La quantité de grains permettant de remplir un réservoir de 4 x 4 d’éthanol peut nourrir un homme pendant un an. »

S. Colineau

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Manger ou rouler, il faudra choisir (photo Vélorution)

Interview de Corinne Lepage, ex-ministre de l’Environnement, présidente de Cap 21.

Le gouvernement compte promouvoir le bioéthanol. Est-ce une bonne nouvelle ?

Je suis très réservée, car le bilan écologique de l’éthanol n’est pas bon. Sa fabrication nécessite un recours massif à des pesticides, nitrates et herbicides. En revanche, je dis bravo pour l’incitation économique à utiliser d’autres énergies que le pétrole. Même si l’éthanol coûte deux à trois fois plus cher à produire que l’essence, et qu’il faudra savoir qui paye la différence.

Quelle serait la « bonne mesure » à adopter, selon vous ?

Permettre aux agriculteurs de produire du carburant à l’huile de colza pour leur propre utilisation. Pas de transport entre producteur et consommateur, ça signifie : pas de gaz à effet de serre. Mais le gouvernement ne veut pas de cette mesure parce que cela le priverait de taxes.

Recueilli par S. C.




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