A l’occasion de la tenue du congrès des villes cyclables, en octobre 2007, un journaliste de Lyon Capitale nous a demandé de proposer "un projet fou, insolite, dément" qui ferait de Lyon une ville réellement cyclable

Voici quelques idées des Vélorutionaires Lyonnais :

Troc voiture contre vélo

Tout le monde pourrait échanger sa voiture contre un vélo et un abonnement gratuit à vie à tous les transports en commun. Chaque vélo serait équipé d’une dynamo et d’une batterie qui permettrait de produire de l’électricité.

Les voitures récupérées seront utilisées pour différents usages :
  Certaines seront démontées et recylées. Par exemple, les carcasses de voitures peuvent être utiles pour faire des bacs à fleurs sur les places de parking rendues inutiles.
  D’autres seront démunies de leurs moteurs à essence et converties en voitures électriques alimentées par les batteries des cyclistes et mise à disposition des gens dans des parkings relais à l’extérieur de la ville pour permettre les voyages inter-urbains.

Supprimons les pistes cyclables !

Notre rêve ? Supprimer les pistes cyclables !

Imaginons une ville ou la voiture ne squatterait plus 80 % de l’espace public, où la vitesse serait réduite à 30 km, où la circulation de transit serait bannie, où chaque automobiliste serait aussi cycliste à ses heures. Alors chaque rue redeviendrait naturellement cyclable. Et allez, peut-être qu’ici ou là, on mettrait en place une piste bagnolable (pour les véhicules d’urgence et de livraison).

La seule politique véritablement pro-vélo serait une politique résolument anti-automobile. A Lyon, nos élus ne pourront pas indéfiniment manier la chèvre et le chou dans des jongleries électoralistes, en déclarant que tout le monde a droit à l’espace public, qu’il faut le partager... Déclarons-le haut et fort : la place de la voiture doit diminuer drastiquement, car elle est polluante, violente et encombrante !

Science fiction : Lyon 2017

A l’occasion du congrès des villes cyclable que Lyon a la chance d’accueillir pour la seconde fois, le collectif vélorution lyon tient à revenir sur la dernière décennie qui a permis de prendre le plus grandes décisions en matière de circulation urbaine et d’abaisser son niveau de pollution. Car oui Lyon est aujourd’hui une ville propre !

C’est à l’occasion du congrès des villes cyclables de 2007 et dans un contexte d’augmentation du trafic à vélo, que de grandes décisions furent prises qui allaient changer la face de notre ville. Tout d’abord la municipalité partit du principe qu’à peine la moitié (47%) des déplacement s’effectuaient en voiture si bien qu’elle décida progressivement de diminuer la place allouée aux voitures sur nos voiries pour aboutir à nos fameuse "pistes automobilables". Cette évolution a été facilité par l’adoption d’une zone 30 dans toute l’agglomération qui non seulement nous a donné une bouffée d’air pur par la disparition des pics de pollution mais a découragé l’usage de la voiture en ville. Nos larges trottoirs et les nouveaux parcs ont ainsi pu voir le jour, les piétons enfin profitaient d’un espace confisqué. Les cyclistes ne furent pas en reste et purent obtenir des doublesens cyclables et autres facilités de circulation comme le "tourne à droite", il n’y a bien que les tramway et les bus pour désormais se déplacer aussi vite sur des espaces strictement réservé "transport en commun".

Il faut revenir aussi sur le courage de la municipalité qui par de simples arrêtés (ZONE 30, doublesens cyclable, etc...) s’est opposé aux lobbys automobiles. Et ce fut payant sur le plan électoral.

C’est pourquoi le collectif vélorution lyon félicite nos élus à l’occasion de ce congrès 2017 et leur remet symboliquement le vélo d’or pour les progrès effectués, car une telle récompense n’ était pas enviseagable, en 2007, il y a seulement 10 ans !

Faire du pétrole, une ressource chère par la création d’un collectif contre la prédation géopolitique.

Ce collectif, constitué des 950 maires des villes cyclables, pourrait constituer une force politique au niveau municipal, gouvernemental et parlementaire, ayant pour objectif l’éradication des pratiques de pillage auxquelles se livrent les compagnies pétrolières avec la complicité du gouvernement, des services secrets et des médias. Sans ces pratiques de racket, l’essence serait beaucoup plus chère et donc les villes beaucoup moins polluées. Il deviendrait alors plus intéresant économiquement de développer des transports publics et non motorisés comme le roller ou le cycle.

Le public ne renoncera pas à sa voiture tant que le pétrole sera aussi bon marché. Et une façon équitable d’en faire remonter le prix serait de cesser de le voler aux pays producteurs. Par exemple on parle beaucoup de démocratie en Birmanie en ce moment. Deux plaintes ont été déposées contre Total, accusé de complicité avec la junte, pour travail forcé en Birmanie lors de la construction d’un pipe-line dans les années 1990.

Pour les compagnies pétrolières qui pillent la main-d’oeuvre et le sous-sol des pays exportateurs, la démocratie est l’ennemi à abattre. Si tant de pays productreurs comme l’Arabie Saoudite, l’Algérie ou le Congo-Brazzaville peinent à accéder à la démocratie, c’est en grande partie en raison de ce genre d’exactions commises par les sociétés pétrolières. Le principe - éprouvé - consiste à offrir un soutien diplomatique, militaire et logistique aux dictateurs locaux et à les arroser de subsides afin qu’en échange ils laissent piller leur pays aux dépens des populations locales. Nous dénonçons l’incohérence politique consistant à développer en façade de timides politiques cyclables et, parallèlement, à soutenir en sous-main des pratiques violant le droit international et bafouant la démocratie dans le but de voler du pétrole partout où c’est possible.