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   Aménagements cyclables
La piste cyclable du Quai Pierre Scize (5e /9e)

Le quai Pierre Scize longe la Saône sur sa rive droite. Sur quelques centaines de mètres le Grand-Lyon a aménagé en 2005 une piste bidirectionnelle en site propre. Allons y faire un tour.

Inaugurée en mai 2005, cette piste cyclable bidirectionnelle est une arrivée heureuse dans une ville qui, jusqu’à cette date, n’avait réalisé aucun aménagement cyclable en site propre en 4 ans de mandat. Pourtant, quand on parle de cette piste aux Lyonnais bien informés, on apprend que sa réalisation fut difficile. Il semble en effet que le Grand-Lyon ne souhaitait pas édifier un muret trop haut entre la piste et la voierie auto afin de ne pas réellement empêcher le stationnement sauvage dans une zone où se trouvent plusieurs bars et boîtes de nuit. Résultat, quand on circule sur la zone le samedi soir, on se rend compte que le squat automobile de cette piste est une pratique courante.

Allons faire un petit tour par une journée d’hiver :

L’entrée (ou sortie) de la piste en aval (vers Saint Jean) n’est pas si simple. Tout de suite on comprend que l’on va devoir partager cet espace avec les piétons. Du moins en partie.

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En arrivant à la passerelle Saint Vincent, on commence à comprendre que ceux qui ont réalisé cette piste ont rarement fait du vélo car :
-  Le passage zébré pour les piétons existe sur la voierie auto mais pas sur la piste. Le piéton ne sait pas qu’il est en train de traverser un axe de circulation. Juste des pictogrammes. Est-il prioritaire ?
-  Les cyclistes doivent s’arrêter au feu pour permettre aux piétons de traverser. Et si on avait fait preuve de bon sens en mettant juste un cédez-le-passage et un panneau "Attention Piétons" ? Voilà un feu que personne ne respecte tellement il est stupide. Le cyliste a en effet une visibilité à 180° et roule à une vitesse modérée. Il n’a donc pas besoin de feu (belle invention de l’ère automobile).

-  Et voilà que les poteaux apparaissent. Ceux-ci sont disposés dans les villes pour empêcher le stationnement sauvage des automobilistes irrespectueux... Alors, que font-il au milieu de la piste cyclable ? Ils empêchent l’intrusion de bagnoles. Mais alors pourquoi sont-ils sur la piste et non sur le bord en limite du passage piétons dans la suite du muret !?

Pourquoi ne pas les avoir mis là ????

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Pour protéger les cyclistes de ces poteaux peu visibles (couleur sombre sur revêtement sombre) certains se sont permis quelques libertés artistiques pour mettre un peu de couleur, de déco dans cette ville.

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Le long de la piste, à chaque descente vers le quai-bas de la Saône, on constate que la forêt de poteaux n’empêche pas le stationnement sauvage. Les panneaux sont pourtant clairs.

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Les piétons doivent alors composer avec ces obstacles répétés le long de leur parcours en empruntant la piste cyclable.

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Mais qu’importe puisque cette cohabitation est rendue obligatoire à la hauteur de chaque arrêt de bus.

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On peut supposer que les aménageurs sont des spécialistes de la théorie et du dessin. Ce type d’aménagement est sans doute dicté par un souci esthétique vu d’avion ou par une facilité de tracé sur la planche à dessin. A chaque arrêt de bus, la piste et le trottoir se confondent sur une largeur de deux metres environ sans qu’aucun pictogramme n’informe les piétons de la présence de cyclistes et inversement les cyclistes ne savent pas qu’ils sont sur un espace partagé avec les piétons. On aurait pu aménager cette zone différement avec un tracé logique par une diagonale. Pour cela il aurait fallu avoir le courage de supprimer quelques places de stationnement en face de l’arrêt afin éloigner d’un mètre minimum l’arrêt des bords de saône et ainsi créer un espace partagé "Piétons-Cyclistes" de plus de 3 mètres.

Un aménagement "arrêt de bus sur piste cyclable" a été réalisé avec succès plus au nord de Lyon. Voir article Neuville-Fontaines : une réalisation cyclable exemplaire

A noter que la présence de l’abri-bus et son côté opaque publiciaire cache la visibilité des piétons et des cyclistes qui peuvent être surpris par la présence d’un autre usager dans cette dangereuse chicane aveugle et encombrée de poteaux, une fois encore.

Au bout, la piste se confond avec le trottoir où la station vélo’v est implantée. Comme le disent le Grand-Lyon/Decaux dans leur campagne de com’ : "en vélo on n’empiète pas sur le trottoir des autres" Alors, pourquoi diantre cette station ici et pourquoi ce panneau publicitaire illégal (provisoire-durable) à cet endroit ? Le Grand-Lyon ne veut pas de vélo sur les trottoirs mais par contre Decaux avec ses Velo’v et ses pubs peut se le permettre...

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En arrivant au pont Koening : une piste mal finie

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Nous arrivons au bout de la piste. Possibilité de rentrer par la rive gauche. En revanche, si vous ne voulez pas prendre le pont, attention à vos vélos. La piste se termine par un beau "saut de trottoir". C’est une belle erreur d’aménagement. Super ce bout de piste pour le confort des cyclistes et pour détruire les jantes de vélo !

Si vous souhaitez continuer, bon courage, car la piste se termine là. Après ce ne sont que coups de peinture sur le sol (les bandes cyclables) et aménagements de mauvaise qualité datant d’une autre ère avec passage sous une trémie ! Dommage, car rares sont les cyclistes qui n’utilisent que la portion réaménagée du quai Pierre Scize vu le peu de riverains habitant sur le quai entre Saône et coline). A part les élèves du Conservatoire, la plupart des cyclistes continuent vers le nord, en direction de Vaise, de Saint-Rambert et des Monts d’Or... A quand la suite ?

Conclusion : un aménagement heureux car il a été réalisé en reprenant une voie de circulation aux voitures. Itinéaire avec peu de coupures. Il permet donc de rouler à bonne allure et offre un début de sortie protégée du centre de Lyon.

On regrette cependant :
-  la dangereuse forêt de poteaux
-  le loupé de l’intégration des arrêts de bus dans la piste (chicane, visibilité réduite, espace partagé avec les piétons trop étroit et dangereux).
-  en cas de pluie, la présence de nombreuses flaques d’eau durant plusieurs jours, dues à des erreurs de nivellement.

Et l’on déplore :
-  le stationnement automobile sauvage en soirée non réprimé qui en certains endroits bouche totalement la piste.
-  l’absence de continuité du tracé à Vaise, véritable coupe-gorge pour les cyclistes

Note : Correct, mais peut mieux faire pour pas plus cher avec un peu plus de reflexion, de volonté et en intégrant les usagers dans les décisions d’aménagement.



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